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EXTRAIT DE CLARA ET LE MONDE MYSTÉRIEUX DES CASTANEAS – LE SORCIER DU MONT NEIGEUX

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LE SORCIER DU MONT NEIGEUX

Le Sorcier du Mont Neigeux

 

CHAPITRE 3

Les Montagnes Enneigées

Le Sorcier du Mont Neigeux

 

Depuis combien de temps survolaient-ils la Forêt de châtaigniers, impressionnante et interminable ? Avait-elle une limite seulement ? En ce qui les concernait, ils avaient la sensation qu’elle se déployait à l’infini. Ce monde n’était-il qu’une seule et vaste étendue de feuillages, de troncs et de branches ?

 Leurs membres inférieurs, complètement engourdis, car suspendus dans le vide depuis au moins une bonne heure, les faisaient à présent souffrir atrocement. Signe que le temps passait à vive allure. Et ne parlons pas de leurs épaules meurtries par les serres des aigles qui les maintenaient emprisonnés avec rudesse et détermination !

 Mais les enfants tenaient bon, sans s’apitoyer sur leur sort. À qui auraient-ils pu se plaindre de toute manière ?

 Ce périple prendrait-il fin un jour ?

 Bien que l’inconfortable position dans laquelle ils voyageaient, allongés sur le dos, tête et jambes ballantes, leur offrait une vue des plus étriquées, Clara et Maximus ne perdirent néanmoins pas une miette du paysage alentour, scrutant minutieusement le moindre centimètre carré en dessous.

 Transportés chacun par l’un des deux oiseaux géants, il était difficile pour les deux amis de communiquer, leurs voix ne portant malheureusement pas si loin. Mais d’un simple regard, ils se comprirent et s’accordèrent, silencieusement, sur le fait qu’ils devaient être attentifs aux plus petits détails susceptibles de les guider un jour dans leur fuite. Car ils ne désespéraient pas, ils comptaient bien prendre le large dès que possible. Lorsque l’occasion se présenterait. Une palpable détermination à ne pas périr loin des leurs se lisait clairement sur leurs visages. Ils se faisaient un point d’honneur à être attentifs à ce qui les entourait. Même si, pour ce faire, ils devaient se tordre le cou et se tortiller dans tous les sens à en avoir mal partout.

 De son côté, Dany, charrié par le même aigle que Maximus, avait très vite succombé à la fatigue. Les émotions avaient été trop fortes pour un petit garçon de quatre ans comme lui. Depuis, il était plongé dans une sorte de demi-sommeil agité. D’où il fut brusquement arraché par la chute soudaine de température.

 Lorsqu’il émergea, frigorifié jusqu’aux os et claquant des dents à l’égal de ses compagnons de route, les aigles dépassaient enfin les frontières de la Forêt de châtaigniers, et pénétraient au cœur des Montagnes Enneigées ; nouveau nom donné à celles qui se nommaient jadis Montagnes Lointaines.

 Le spectacle valait vraiment le détour. Et, dans d’autres circonstances, les trois enfants l’auraient sûrement apprécié à sa juste valeur. Ce n’était qu’amas de roches titanesques parées de blanc à perte de vue, entre lesquelles les majestueux oiseaux planaient, déployant leurs ailes de toute leur ampleur. Le paysage avait un aspect d’autant plus magnifique et féérique que l’astre solaire y réfléchissait ses rayons de-ci, de-là, faisant scintiller de reflets dorés la poudre blanche rivée à leurs sommets, ainsi que sur certains de leurs flans.

 *

Après avoir slalomer entre une multitude de petites montagnes, provoquant de légers haut-le-cœur aux enfants, d’autres se dessinèrent à l’horizon. Plus grandioses que les premières et bien plus somptueuses. Mais aussi, bien plus terrifiantes et étranges.

— Regardez ! s’égosilla Clara à l’encontre des deux garçons montrant du doigt un château qui se dessinait au sommet de la montagne la plus élevée. Je crois que nous sommes bientôt arrivés !

 Cette montagne-là, très abrupte et entièrement recouverte de neige, allait être très difficile (voire impossible) à escalader pour de petites personnes telles que les Quercus ou les Castaneas, constata la fillette en la survolant. Constatation qui, pour un esprit aussi logique et pragmatique que le sien, la poussa à se demander par quels moyens dans ce cas on viendrait à leur secours. Dans la mesure, bien évidemment, où leur disparition serait découverte !

 — À ton avis, Maximus… hurla Clara à son ami, à portée de voix à présent. Tu penses que quelqu’un connaît l’existence de ce château perdu en pleine nature ?

 — J’espère bien que oui ! lança le Quercus soudain très inquiet lui aussi. Sinon, nous sommes fichus !

 CHAPITRE 4

Le palais de glace

Montagnes enneigées au coucher du soleil

 

Ce que Clara avait pris pour un château était un immense et étincelant palais. Sculpté dans la glace, il se dressait devant eux, redoutable et fragile. Ses jardins, tout de blanc vêtus, – dans lesquels arbres, plantes, fontaines et statues, demeuraient éternellement emprisonnés dans la neige et le givre – le cernaient de part en part.

 Tout à des milles à la ronde paraissait comme figé. L’hiver subsistait dans cette partie du monde, alors que le printemps débutait à peine sa course dans le monde des Castaneas.

 *

Sitôt arrivés sur le flan Est de la montagne, les impérieux, mais non moins angoissants, aigles déposèrent Clara, Dany et Maximus, heureux de toucher à nouveau la terre ferme, dans le jardin principal, devant les doubles portes du palais.

 Pensant à juste titre, surtout après un voyage aussi éreintant, se dégourdir un peu les jambes, ils déchantèrent très vite en voyant les grands battants en bois, emmurés dans la glace, s’ouvrir sur trois dantesques créatures se précipitant d’un pas résolu vers eux. Elles mesuraient environ deux mètres de haut, étaient velues de la tête aux pieds, et s’exprimaient en poussant d’insolites grognements inintelligibles. Un comité d’accueil pour le moins effrayant !

 — Ce ne sont pas les hommes des montagnes dont parlait ton père l’autre jour, Maximus ? Ceux qui étaient censés faire partie d’une légende ? ironisa doucement Clara qui essayait tant bien que mal de réchauffer Dany en le frictionnant.

 — Oui… Eh bien, hommes des montagnes ou non, ces monstres ne m’ont pas l’air commodes, si tu veux mon avis, rétorqua Maximus, vexé.

 Et comme si les Azkas, car c’était ainsi qu’ils se nommaient, avaient voulu donner raison au garçon, le trio fut, pour la seconde fois, saisi sans ménagement, et emporté vitesse grand V dans le ventre du palais.

 Toute la structure intérieure du palais semblait conforme à l’image de celle extérieure : faite de glace. La température y était différente cependant : l’air ambiant était doux et agréable : contraste indéniable avec les couleurs froides des murs et des plafonds, ainsi que celle du mobilier.

 Le hall d’entrée était, certes, immense et spacieux, mais le vide qui le dominait, caractérisé par le peu de mobilier présent dans la pièce, le rendait encore plus impressionnant. Un beau tapis de laine bleu nuit qui traversait la salle dans sa longueur, une grande console bleu ciel sur la gauche à l’entrée, deux fauteuils et une table basse d’époque de couleur blanche et quelques tableaux accrochés aux murs, représentaient les seuls artifices que cette salle possédait.

 À l’autre bout du tapis, un large et long escalier permettait d’accéder à l’étage. Alors que les hommes des montagnes s’y dirigeaient droit devant, Clara remarqua deux portes, une de chaque côté de la pièce. L’une d’elles paraissait condamnée.

 « Que peut-il bien y avoir de si important à l’intérieur ? » ne put s’empêcher de se demander pour elle seule la petite fille, curieuse.

*

Parvenus au pied de l’escalier, les Azkas raffermirent solidement leur prise sur la précieuse marchandise qu’ils véhiculaient, et entreprirent énergiquement l’ascension des nombreuses marches qui le composaient.

 Au sommet, plusieurs directions s’offrirent à eux. Ils optèrent pour celle de gauche et s’engouffrèrent dans les ténèbres luisantes d’un long couloir sombre, aussi froid d’aspect que la pièce qu’ils venaient d’arpenter au rez-de-chaussée.

 Des portes de glace et encore des portes… Toutes fermées ! Une seule semblait intéresser les hommes des montagnes néanmoins : celle au bout du couloir.

 Ils s’y dirigèrent d’un seul bloc et une fois devant, déposèrent les enfants sur leurs deux pieds en les maintenant fermement ancrés au sol devant eux, leurs deux mains poilues posées sur leurs épaules pour les empêcher de bouger. Puis, attendirent. Les jeunes humains et le Quercus n’opposèrent aucune résistance sous la poigne des Azkas. « Qu’attendent-ils donc ? » sembla demander du regard Maximus à Clara. Cette dernière tenta de hausser les épaules en guise de réponse, mais fut vite recadrée par l’Azka, statufié derrière elle, d’une forte pression dessus. Elle poussa un petit gémissement sous le coup de la douleur et finit par se tenir tranquille.

 Enfin, celui qui avait l’air d’être le chef des créatures tambourina à la porte. De l’autre côté du battant, une voix rauque et autoritaire, leur ordonna expressément d’entrer.

À suivre…

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Carmen L.

L. Carmen
PUBLIÉ PAR

L. Carmen

Passionnée de lecture depuis qu'elle sait lire : bd, mangas, romans, avec tout de même une préférence pour les romans fantasy, fantastiques, les dystopies,... amoureuse des mots et aimant les manier, c'est tardivement que L. Carmen s'est abandonnée à l'écriture.

Romans jeunesse fantastique/fantasy, contes illustrés, et dans un autre registre, une comédie romantique.
Elle souhaite, par le biais de ses histoires, apporter un peu plus de bonheur, de magie, dans le cœur de ses jeunes lecteurs, prolonger leur temps d'insouciance. Et pour les lecteurs et lectrices plus âgé(e)s, un temps de bonheur et de légèreté supplémentaires dans leur quotidien. Elle espère vivement que sa comédie romantique leur fera autant de bien au moral qu'à elle en l'écrivant. Elle pense d'ailleurs à réitérer l'expérience prochainement.
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