Quels sont les romans qui ont, de près ou de loin, influencé, inspiré, mes écrits ?
Voici un autre de mes romans préférés…
L’ALCHIMISTE de Paulo Coelho
Je vous en parle tout de suite mais, avant, une courte biographie de l’écrivain
Paulo Coelho est né le 24 aout 1947 à Rio de Janeiro au Brésil. Avant de devenir cet écrivain célèbre qu’il est aujourd’hui avec ses romans philosophiques suscitant l’inspiration de beaucoup, il était parolier. Son style d’écriture poétique et ses histoires inspirantes ont su toucher le cœur d’une multitude de lecteurs, faisant de lui l’un des auteurs le plus aimés de notre ère.
C’est L’Alchimiste justement, dont je vais vous parler ci-après, paru en 1988, qui a fait la renommée de Paulo Coelho, en devenant un best-seller international traduit dans plus de 80 langues et se vendant à des millions d’exemplaires dans le monde. Le roman est connu pour ses leçons de vie intemporelles, relatées dans le livre par de sublimes passages poétiques. Devenant, ainsi, un ouvrage de référence pour ceux et celles qui cherchent à savoir qui ils sont en vérité, à découvrir leur place en ce monde…
Paulo Coelho a écrit d’autres livres extrêmement populaires comme “Brida” (1990), “Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré” (1994), “Le Zaphir” (2005)… qui se sont vendus, eux aussi, à des millions d’exemplaires dans le monde entier et ont également été adaptés au cinéma, la télévision et le théâtre.
Coelho a écrit plus de trente romans durant sa carrière et reçu de nombreux prix et distinctions pour l’ensemble de son œuvre. L’auteur est également un grand fervent des causes sociales et politiques : protection des droits de l’homme, de la liberté d’expression… Il partage souvent avec ses nombreux lecteurs de par le monde, via les réseaux sociaux, ses réflexions sur la vie, sur la créativité et la spiritualité.
L’ALCHIMISTE, le roman
Extrait 1, tiré du roman
“… Une de ces nuits-là, l’Anglais n’arrivait pas à s’endormir. Il alla trouver le jeune Espagnol, et ils se promenèrent ensemble dans les dunes proches. C’était la pleine lune. Le jeune homme raconta toute son histoire à l’Anglais.
Celui-ci se montra particulièrement intéressé par l’épisode de la boutique qui s’était mise à prospérer davantage de jour en jour depuis que le jeune garçon avait commencé à y travailler.
« C’est là le principe qui meut toute chose, dit-il. Ce qu’on appelle en alchimie l’Âme du Monde. Quand on désire quelque chose de tout son cœur, on est plus proche de l’Âme du Monde. C’est toujours une force positive. »
Il dit aussi que ce n’était pas seulement un privilège des hommes ; tout ce qui existait sur la face de la terre avait également une âme, que ce fût un minéral, un végétal, un animal, ou simplement une pensée.
« Tout ce qui est sous et sur la face de la terre ne cesse de se transformer, car la terre est un être vivant ; et elle a une âme. Nous sommes une part de cette Âme, et nous savons rarement qu’elle travaille toujours en notre faveur. Mais vous devez comprendre que, dans la boutique aux cristaux, les vases eux-mêmes collaboraient à votre réussite. »
Le jeune homme garda le silence pendant un certain temps, contemplant la lune et le sable blanc.
« J’ai pu observer la caravane qui chemine à travers le désert, dit-il enfin. Elle et le désert parlent le même langage, et c’est la raison pour laquelle il permet qu’elle le traverse. Il ne cesse d’éprouver chacun de ses pas, pour vérifier si elle est en parfaite syntonie avec lui ; et, si c’est bien le cas, elle arrivera jusqu’à l’oasis. Mais si l’un de nous, en dépit de tout le courage qu’il pourrait avoir, ne comprenait pas ce langage, alors il mourrait dès le premier jour. »
Ils continuèrent, ensemble, à regarder le clair de lune.
« C’est la magie des signes, poursuivit le jeune homme. J’ai vu comment nos guides lisent les signes du désert et comment l’âme de la caravane dialogue avec l’âme du désert. »
Au bout d’un moment, ce fut au tour de l’Anglais de prendre la parole :
« Il faut en effet que j’accorde un peu plus attention à la caravane, dit-il finalement.
— Et moi, il faut que je lise vos livres », réplique le jeune homme.”
*
Un magnifique voyage initiatique, dans un style simple et poétique
L’Alchimiste raconte l’histoire de Santiago, un jeune berger andalou, rêvant de voyages et de découvertes qui, suite à une vision, décide d’entreprendre un long voyage en Égypte afin de trouver un trésor caché au pied des Pyramides. Il quitte donc sa vie modeste mais confortable pour partir en quête de son rêve.
Durant son périple, Santiago apprendra à suivre son cœur, à écouter son intuition, percevoir attentivement les signes que l’univers lui envoie pour lui montrer le bon chemin à emprunter. Bien sûr, le jeune homme rencontrera de nombreux défis et obstacles au cours de son voyage initiatique. Ainsi que différentes personnes qui lui inculqueront de belles leçons de vie en lui infligeant des épreuves qu’il devra impérativement vaincre pour avancer.
Mais Santiago ne se laissera pas abattre, bien déterminé à arriver au bout de sa quête : découvrir son propre trésor intérieur. Car le jeune andalou finira par réaliser que le trésor, qu’il avait cherché avec autant de ferveur et de détermination, était en réalité, et tout le long du chemin jusqu’à chez lui, à l’intérieur de lui-même. Il finira par comprendre que chaque expérience qu’il avait vécue l’avait aidé à grandir, à devenir la personne qu’il était destiné à être.
Selon moi, un chef-d’œuvre de la littérature. Un magnifique livre philosophique explorant les thèmes de la spiritualité, de la destinée, de la quête personnelle, de la vérité, de la persévérance face aux nombreux obstacles rencontrés dans la vie, de la force et du courage pour arriver à les vaincre…
Ici, l’alchimie, ancienne pratique mystique consistant à changer la matière en or est aussi une métaphore, telle la chrysalide se transformant en papillon, de la transformation personnelle et de la réalisation de soi.
Extrait 2
“…C’est alors qu’apparut une jeune fille qui n’était pas habillée de vêtements noirs. Elle portait une jarre qui reposait sur son épaule, et avait un voile autour de la tête ; mais son visage était découvert. Le jeune homme s’avança vers elle pour l’interroger au sujet de l’Alchimiste.
Et ce fut comme si le temps s’arrêtait, comme si l’Âme du Monde surgissait de toute sa force devant le jeune homme.
Quand il vit ses yeux noirs, ses lèvres qui hésitaient entre le sourire et le silence, il comprit la partie la plus essentielle et la plus savante du Langage que parlait le monde, et que tous les êtres de la terre étaient capables d’entendre en leur cœur. Et cela s’appelait l’Amour, quelque chose de plus vieux que les hommes et que le désert même, et qui pourtant resurgissait toujours avec la même force, partout où deux regards venaient à se croiser comme se croisèrent alors ces deux regards près d’un puits.
Les lèvres enfin se décidèrent pour un sourire, et c’était là un signe, le signe qu’il avait attendu sans le savoir pendant un si long temps de sa vie, qu’il avait cherché dans les livres et auprès de ses brebis, dans les cristaux et dans le silence du désert.
Voilà, c’était le pur Langage du Monde, sans aucune explication, parce que l’Univers n’avait besoin d’aucune explication pour continuer sa route dans l’espace infini. Tout ce qu’il comprenait en cet instant, c’était qu’il se trouvait devant la femme de sa vie, et sans la moindre nécessité de paroles, elle aussi devait le savoir. Il en était plus sûr que de n’importe quoi au monde, même si ses parents, et les parents de ses parents, avaient toujours dit qu’il fallait d’abord faire sa cour et se fiancer, connaître l’autre et avoir de l’argent avant de se marier. Qui disait cela n’avait sans doute jamais connu le Langage Universel, car lorsqu’on se baigne dans ce langage, il est facile de comprendre qu’il y a toujours dans le monde une personne qui en attend une autre, que ce soit en plein désert ou au cœur des grandes villes. Et quand ces deux personnes se rencontrent, et que leurs regards se croisent, tout le passé et tout le futur sont désormais sans la moindre importance, seul existe ce moment présent, et cette incroyable certitude que toute chose sous la voûte du ciel a été écrite par la même Main. La Main qui fait naître l’Amour, et qui a créé une âme sœur pour chaque être qui travaille, se repose, et cherche des trésors sous la lumière du soleil. Parce que, s’il n’en était pas ainsi, les rêves de l’espèce humaine n’auraient aucun sens.
« Mecktoub », se dit-il.”
« … L’Amour est la force qui transforme et améliore l’Âme du Monde. Quand je suis entré en elle pour la première fois, j’ai cru qu’elle était parfaite. Mais ensuite j’ai vu qu’elle était le reflet de tout ce qui a été créé, qu’elle avait aussi ses guerres et ses passions. C’est nous qui alimentons l’Âme du Monde, et la terre sur laquelle nous vivons sera meilleure ou sera pire selon que nous serons meilleurs ou pires. C’est là qu’intervient la force de l’Amour, car, quand nous aimons, nous voulons toujours être meilleurs que nous ne sommes. »
J’espère que cet article, consacré à l’un de mes romans philosophiques préférés, vous a plu et vous a donné envie de le découvrir. Plongez-vous dans les pages de L’Alchimiste et suivez le voyage initiatique qu’a entrepris Santiago au bout de lui-même, vous ne serez pas déçus ! C’est un véritable bijou ! À lire au moins une fois dans sa vie.
Bien à vous,
Et vous, connaissez-vous L’Alchimiste ? N’hésitez pas à cliquer sur le cœur si cet article vous a plu, à mettre un commentaire, ou les deux ! Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout.