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Présentation du roman “LIS-MOI”

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Contenu A+ Avril 24

Bonjour, je vous présente mon roman sorti en décembre en 2020. Comme vous le lirez dans ma bio, l’idée est partie d’un fait exact. Puis j’ai imaginé un personnage central dont la personnalité fragile déjà abîmée dans l’enfance, devient incontrôlable plus tard.

Résumé :

Juin 2018. Hugues Hermann est un éditeur parisien assez connu.
S’il n’a pas été satisfait par la matinée écoulée, le début de l’après-midi amorce un tournant. Carole, sa secrétaire, débarquée d’Ajaccio il y a tout juste un an, a déposé un manuscrit sur son bureau en chêne massif, et laissé un petit mot.
         Monsieur Hermann, un livreur Chronopost a apporté ce manuscrit à  votre intention.
Ce dernier revient du déjeuner. Il est allé dans un snack pour commander un hamburger à déguster sur place. C’est un plaisir coupable qu’il s’accorde une fois par semaine, la cause de sa bedaine au dire d’Annie, sa compagne. Au fond de la salle, le visage derrière de grosses lunettes de soleil, une femme, vêtue d’un sweat à capuche couvrant sa chevelure blonde, sirotait un jus de fruits à la paille, tout en roulant entre ses doigts une ombrelle en papier pour cocktail. Il l’a observée un bref instant, puis s’est attaqué à son pain brioché, avec gourmandise.
À présent, dans sa pièce de travail, ses yeux d’experts parcourent les premières pages du manuscrit. Il survole, découvre une belle plume, se pique de curiosité, car son propre nom comme celui de sa maison d’édition apparaissent dans l’histoire.
Assis sur son siège ergonomique, il ne peut voir cependant, d’où il est, l’ombrelle en papier plantée dans le bac de son ficus que la jardinerie a livré la semaine dernière.
Pour l’heure, Hugues aborde le chapitre 1 du manuscrit, intitulé :
Au tout commencement est la fin.
Il est 14 h 03.
Il se lève, ferme la porte de son bureau insonorisé et, en effet, c’est là que…
TOUT COMMENCE !

Extrait :

Traversant la baie vitrée, la lumière naissante inonde le sol carrelé du salon des Hermann, sans toutefois dépasser la bibliothèque.

Hugues se tient derrière le comptoir de la cuisine ouverte. Il s’est servi du thé, et attend que le soleil amorce une joyeuse offensive sur le bois couleur chêne. Depuis le printemps, depuis qu’ils sont installés dans leur nouvelle maison située en banlieue parisienne, il scrute la progression des rayons lumineux, et s’absorbe dans les jeux d’ombres créatifs. Il a remarqué qu’à 7h30, le soleil mord à peine le bas du meuble et donne le signal. Si Hugues ne veut pas arriver trop en retard au bureau, il doit se presser.

— Chérie, j’y vais ! lance-t-il.

Annie ne lui répond pas. Elle est à l’étage, ce qui ne l’empêche pas de l’entendre. Il consulte sa montre, dépose sa tasse dans l’évier et bougonne en silence ; les changements d’humeurs de sa femme l’affectent plus qu’il ne veut bien l’admettre.

Près de lui, un miroir mural lui renvoie son reflet : chaussures de ville en cuir noir, chemise blanche dont il arrange le bas dans son pantalon en toile bleu, nœud de cravate de travers et pas assez serré. Ce matin, Annie ne l’aidera pas à le nouer correctement. Il esquisse finalement un large sourire en s’observant. Ses trente-neuf ans lui vont bien. Physiquement, il se sent en pleine forme. Un mètre soixante-dix-sept, des cheveux épais dans lesquels il aime plonger ses doigts, c’est devenu une habitude. Un regard inquiet à la David Mills, le célèbre inspecteur de Seven, mais avec un ventre légèrement proéminent faute de pratiquer un sport régulier. S’il pense au film de David Fincher, sorti en 1995, c’est parce qu’il l’a visionné hier soir.

Quand il a rencontré Annie, un matin d’été comme celui-là, il y a une paire d’années maintenant, elle était prise à partie en pleine rue. Un individu hargneux, mécontent de son refus à soutenir son association en glissant une pièce dans sa boîte en fer, l’enguirlandait copieusement. Hugues était alors intervenu avec un aplomb impressionnant, en le chassant sans ménagement. Leur relation amoureuse avait commencé à la suite de ce différend. Annie avait craqué pour lui, idem de son côté. À leur premier baiser quelques jours plus tard, elle avait enfoui ses doigts menus et effilés dans ses cheveux épais ; c’était, depuis, devenu un geste tendre, la démonstration de son amour éternel pour son sauveur. De leur union était né un petit Angy, dont la venue était très attendue.

Au milieu de son parc, son fils, son gars, fait des vocalises qui inondent son cœur de joie.

— Bou, papa…

— Quoi ? Que dis-tu, Angy ? Tu es d’accord avec moi. Demain, le soleil aura gagné du terrain, et maman ne boudera plus. (Il réitère.) Chérie, je dois me sauver, là !

Annie s’égosille depuis la salle de bains :

— OK à ce soir ! Pose Angy dans son parc !

Ce sont les premiers mots qu’elle décroche.

— C’est déjà fait. À ce soir, mon amour !

Il attend une minute, pas de retour. Hier, il s’est couché tard et l’a réveillée malgré lui. Il s’est traité d’imbécile. Elle dort très mal en ce moment, donc, elle lui fait la tête. C’est l’impression qu’elle donne depuis qu’il est sorti du lit.

Hugues finit par embrasser son fils sur le front tout en pensant qu’il rapportera un bouquet de fleurs en fin de journée. Il n’aime pas qu’Annie soit fâchée contre lui. Il ne supporte pas les conflits, préférant les environnements paisibles. L’adrénaline, à petite dose, dont il a besoin pour pimenter son existence, provient de ses lectures. Ce n’est pas pour rien qu’il a choisi d’exercer un métier de l’édition, et en rapport avec le genre policier. Oh, il a vécu un passage, disons, plus mouvementé, mais il s’est juré qu’on ne l’y reprendrait plus. Sans plus se torturer l’esprit à imaginer que sa femme lui a délibérément refusé un baiser sur la bouche tout à l’heure, il attrape sa veste, la jette sur l’épaule et sort. Une belle journée s’annonce, il s’installe dans le siège confortable de sa voiture après avoir suspendu sa veste de costume BossClub, démarre sa superbe Citroën C4 Aircross, et file.

Direction : le centre de Paris.

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