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J’ai lu “La maison des visages perdus” de Konsalik

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Bonjour à tous,

Je viens aujourd’hui vous parler d’une petite surprise qui m’est arrivée la semaine dernière. En allant acheter des légumes chez le maraîcher de mon village, j’ai regardé les bouquins installés dans une boite à livres à l’entrée de son vaste hangar. Là, je suis tombée en arrêt devant un vieux livre relié, jauni en encore bon état, paru en 1975. Il s’intitule “La maison des visages perdus” de l’écrivain KONSALIK. Un auteur allemand né en 1925. Il était étudiant en lettres lorsque la guerre a éclaté et il fût grièvement blessé en Russie. Après l’armistice, il commença une carrière de dramaturge et d’écrivain mais il semblerait que ce sont ses romans qui lui ont apporté la notoriété.

J’ai immédiatement été interpellée parce que j’ai écrit il y a quelques années un livre “Désintégrés” (cf: www.argonautae.fr) qui abordait le même thème : la difficile reconstruction physique et mentale d’un homme ou d’une femme lorsqu’après un accident, il se retrouve défiguré.

Bien entendu, les histoires ne sont pas identiques mais j’ai été intriguées et je l’ai pris pour le lire. Mon livre a à peu près moitié moins de pages que celui de Konsalik et je ne prétends pas avoir la moitié de son talent.

Konsalik situe son histoire en 1944, à la fin de la guerre quand un soldat allemand Erich, saute sur une mine. Lorsque les sauveteurs le relève, il n’a plus qu’une bouillie sanglante en guise de visage, seuls ses yeux sont vivants. L’auteur raconte la vie, les désespoirs er les espérances de ces 132 blessés installés dans un château allemand transformé en hôpital-lieu d’accueil. Un centre dans lequel un chirurgien et une équipe dévoués espèrent parvenir à redonner une seconde vie à ces hommes. Ils s’efforcent au fil des mois et des interventions chirurgicales d’essayer de reconstruire de nouveaux traits à ces jeunes patients, des visages susceptibles de les rendre acceptables, malgré les cicatrices, par les hommes ordinaires ou plus chanceux, afin qu’ils tentent de continuer leur vie malgré tout.

Ils savent tous pourtant, qu’aucun membre parmi leurs proches ne les reconnaitra mais ils vivent avec un timide soupçon d’espérance, une fragile étincelle qui essaye de briller dans le marasme qu’est devenue leur existence. Des liens se tissent entre les membres du groupe, miroirs de ce qu’ils sont devenus parce qu’en l’absence de vitres ou de glaces dans lesquelles ils pourraient se refléter, ils sont tous pour les autres de mutuelles figures d’épouvante dont se distinguent par moment des têtes emmaillotées de bandes blanches.

Les Américains arrivent, l’équipe médicale et les patients sont considérés comme des prisonniers, cependant des liens de respect, voire de fraternité malgré la guerre et leurs différences , se nouent bientôt. Parce qu’elle insiste, l’officier responsable des militaires chargés de garder le site, qui d’adversaires sont devenus “occupants”, accepte que l’épouse d’Erich vienne le rencontrer, bien qu’il s’y soit opposé. Les retrouvailles du jeune couple qui s’aimait, séparé par la guerre , leur vie à jamais bouleversée, sont douloureuses.

Konsalik décrit avec émotion, pudeur et justesse, les relations entre les différents protagonistes, le courage, les hésitations et les peurs qui s’emparent des blessés avant chaque nouvelle intervention ainsi que l’espoir qui malgré eux s’empare des patients, s’insinue dans leur coeurs, alors que leurs têtes s’y opposent et qu’ils refusent de croire que des jours meilleurs pourraient advenir.

Ce récit est bouleversant, parce que tout y est et le ton est juste et convaincant.

J’ai cherché sur Amazon, depuis sa sortie, il y a eu au moins deux rééditions et ce livre est suivi d’un deuxième volume que j’ai commandé, “Le retour tragique”.  Le titre évocateur me fait frémir à l’avance.

En résumé, pour ceux que l’émotion fait vibrer tout en abordant des problématiques qui restent contemporaines malgré l’amélioration des savoirs faire et des techniques, n’hésitez pas.

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Écrit par Lyne Debrunis

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Omerta

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La tête dans les étoiles